Le retardement des funérailles pendant la pandémie

Si la Covid-19 nous force à remettre nos rituels funéraires à plus tard, est-ce possible d’y voir du positif ?

Depuis quelques mois, plusieurs familles sont confrontées à une situation archi douloureuse : perdre un être cher, à distance, sans contact visuel ni physique, puis devoir se réunir plus tard pour célébrer sa vie et faire ses adieux.

Au Québec, comme dans le monde, les célébrations funéraires sont mises en pause. La distanciation sociale requise pour réduire les risques d’infection massive nous empêche de nous réunir. Le résultat : chacun chez soi avec sa tristesse et un sentiment de rituel inachevé qui fait profondément mal. 

Depuis la nuit des temps, les directeurs funéraires ont comme objectif de régler les funérailles rapidement. L’embaumement, majoritairement choisi dans le passé, l’obligeait. Même si dans 80 % des cas les familles optent plutôt pour l’incinération, la précipitation et le sentiment d’urgence perdurent. 

La situation présente de pandémie est particulièrement chargée d’angoisse et de stress. Il est important de vivre son deuil et de ne pas bâcler cette étape par des funérailles incomplètes. Aujourd’hui, forcé de voir autrement, explorons les avantages d’une situation incontrôlable.

Vivre pleinement son deuil sans s’enfouir dans les préparatifs
Peu de gens parlent de leurs dernières volontés. Et puisque la mortalité de chacun n’est pas un sujet de table, c’est rare qu’on ait une idée claire de ce qu’on souhaiterait comme rituel de départ. La planification d’une commémoration post-mortem devient alors complexe pour la famille. Dans certains cas, on peine à s’entendre. Dans d’autres, on se résigne à ce que la cérémonie soit complètement prise en charge par des étrangers qui en ont l’habitude. Peu importe le chemin choisi, prendre des décisions sous le feu de l’émotion, c’est jamais simple. 

Même si le défunt a déjà transmis ses préférences, la famille doit tout de même se mettre en action. Et si dans ce cas, on s’inspirait du “slow living”? Cette tendance à prendre le temps de bien vivre chaque instant de la vie et d’être dans son cœur pour accueillir le ressenti, plutôt que dans sa tête pour organiser. D’un point de vue émotionnel, il est normal de vouloir s’affairer l’esprit pour éviter de sombrer dans la douleur. Pourtant, l’inconfort et les émotions qui sont balayées reviennent à la charge. À vouloir enlever le pansement trop vite, on entrave la guérison. 

Nombreuses études affirment que le meilleur allié du deuil, c’est le temps. Et bien que le deuil soit unique à chacun, nous passons à peu près tous par des étapes similaires. Organiser les funérailles dans un espace-temps plus éloigné, permet à la famille de passer à travers les premières étapes du deuil, d’éveiller les souvenirs et de se remémorer, pour ensuite mieux commémorer. 

Préparer son hommage dans la pleine conscience 
Se laisser le temps d’accueillir et de vivre pleinement son deuil permet d’être plus serein à l’heure de rendre hommage au défunt ou à la défunte. Malheureusement, l’émotivité cause encore beaucoup de malaise et nous sommes trop souvent inconfortables quand il s’agit d’exprimer notre souffrance. Prendre le temps de vivre et surtout de ressentir son deuil, permet ultimement de soulager quelque peu cette constriction dans la gorge et dans la poitrine qui nous habite lorsque la tristesse prend le dessus. Certes, nous nous exprimons tout de même avec nostalgie et chagrin, mais également avec amour et reconnaissance. 

La perte d’un proche crée un manque physique et émotionnel. Le texte rédigé et lu aux funérailles, quelques jours après la perte d’un être cher, sera davantage teinté de tristesse que celui qu’on écrit avec le recul de plusieurs semaines. Pour l’avoir vécu, après le choc et l’intensité du deuil initial, il est plus facile et naturel d’évoquer des moments joyeux, sans teinter nos messages de colère, de déni ou de tristesse profonde. 

Choisir le meilleur moment pour la majorité de la famille
Dans l’empressement, certaines contraintes des autres membres de la famille peuvent être méconnues lors du choix de la date des funérailles. En éliminant l’urgence de fixer une date, vous pouvez choisir un moment et une formule qui soit convenable pour tous. 

Explorer de nouveaux rites qui puissent mieux répondre à vos besoins. 
En vous accordant un peu de temps, vous pouvez réfléchir et faire des recherches sur les différentes avenues possibles pour rendre un bel hommage à la personne décédée. Du coup, la célébration de vie prend de plus en plus d’ampleur. Plutôt que de pleurer le départ, les proches soulignent et célèbrent l’existence et l’impact d’un individu. 

Dans ce contexte, le lieu prend souvent tout son sens. Se réunir sous un chapiteau, près d’un lac, parce que la personne aimait la pêche. Louer la totalité de son restaurant préféré ou une salle de cinéma pour y projeter le film de sa vie. Puisez dans votre imagination pour imaginer les funérailles comme une fête pour le défunt. Une célébration rempli d’amour, à son image. 

Et si votre être cher préférait une saison, pourquoi pas organiser une célébration à un certain moment de l’année. Une grande marche en forêt, l’automne, pour la dispersion des cendres, par exemple.

L’urne conçue à son image. 
Les endeuillés se sentent impuissants face à la mort. L’acte de création de l’urne, élaboré avec bienveillance par les mains d’une artiste, permet de commémorer en douceur, puis de refléter l’unicité de l’être cher. Il offre un apaisement de plus sur le long chemin du deuil.

La conception d’urnes sur mesure est disponible au Québec. Que ce soit en bois, céramique, verre et même en cuir, plusieurs artisans se font un plaisir de concevoir et de créer manuellement cette dernière demeure.  Par leur talent et leur douceur, ils transmettent le savoir-être dans chacune de leur oeuvre. 

En tant que société, nous vivons des deuils à plusieurs niveaux en ce moment. Dans un contexte de distanciation sociale, la perte d’un être cher figure parmi la pire des tragédies. Que la résilience et la bienveillance vous accompagnent.


Noblia est né de douleur et de passion. Jeune maman, je perdais mon conjoint subitement et les rituels de la mort devinrent soudainement très concrets pour moi. Me découvrant un réel besoin d’offrir du nouveau dans ce domaine, je me suis mise à créer des urnes personnalisées, chaleureuses et contemporaines qui me permettent de contribuer aux célébrations de vie.

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